Ghats et cerfs-volants

Après 5 heures de bus tape-cul, on débarque à Nasik, une des villes les plus sacrées du pays, où il fait déjà nuit. On s'attendait à une petite ville charmante jalonnée de temples colorés, on se retrouve dans une grosse ville pleine de hauts buildings, on est harcelé par les chauffeurs de rickshaws, on trouve l'endroit glauque et peu accueillant. Il semble qu'on ait fait une grossière erreur en venant ici...


Comme on est de toutes façons bloqué là jusque demain, on se met en quête d'une petite guesthouse sympa et pas chère, mais on se trouve confronté à une dizaine d'hôtels qui sont « au choix » hors de prix, pleins ou ne peuvent pas accepter les étrangers. Après deux heures à tourner en rond, il est minuit, et on trouve enfin un endroit... on s'endort, heureux que cette journée se termine.

 

Le lendemain, on décide tout de même d'aller visiter le centre de cette ville, pour laquelle tout au long de l'année, des millions de pèlerins traversent le pays sur des milliers de kilomètres.

 

Le long des ghats qui longent les eaux sacrées, des centaines de croyants font leurs ablutions et prient, hommes et femmes se lavent et font claquer le linge contre les marches pour l'essorer, des saris multicolores sèchent au soleil, le marché coloré nous fait découvrir de nouveaux légumes inconnus.

On poursuit notre chemin vers la vieille ville où on flâne des heures le nez en l'air. Les façades en bois sculptées ont gardé leur charme d'antan. Loin dans le ciel volent des dizaines de cerfs-volants. Adultes et enfants s'entrainent pour le festival qui a lieu dans quelques jours.


Le soir, les temples résonnent au son des « pujas », des chants et des cloches. Une femme s'approche de l'eau avec une coupelle en feuilles de bananier. Dedans, elle a disposé des fleurs, un morceau de noix de coco et une bougie en offrandes. Elle se baisse au niveau de l'eau, dépose la coupelle et la regarde partir dans le courant. Elle fait tremper ses mains dans l'eau sacrée et les joint devant son front, afin que ses prières soient entendues. Petit à petit, l'eau se couvre de fleurs et de bougies qui filent comme autant de prières et d'espoirs.

 

Assis sur les marches à la tombée du jour, on est sous le charme de Nasik...