Ca faisait un moment que j'hésitais, mais à Badami, je me suis décidé à aller chez le coiffeur. D'habitude c'est Stef qui me coupe les cheveux, mais je n'ai pas envie de l'embêter, alors je vais chez le merlan. Je lui mime que je voudrais bien une petite coupe, 3 centimètres de moins, pas plus. Je m'installe dans le siège sous le regard médusé des autres clients, qui aimeraient bien me prendre en photo avec leur téléphone portable.

Le type m'arrose comme une plante verte, et se met au boulot. Il cisaille, il coupe, il coiffe. Ca devient de plus en plus court, mais bon, au moins c'est bien coupé.

 

« Je vous fais la barbe? », me demande-t-il.

 

Quitte à tenter l'expérience, autant aller jusqu'au bout, va pour la barbe! Il change la lame du rasoir, et je suis rassuré. Il me barbouille d'eau et de savon, il sort le blaireau et m'en fout partout, jusque derrière les oreilles.

 

-         La moustache?

-         oui, dis-je en acquiescant.

-         Je la laisse.

-         Non!

-         Je ne la coupe pas?

-         Si!

 

A force de oui et de non, je finis par me faire comprendre et il me couvre la moustache d'une épaisse couche de mousse. Puis il s'essuie les mains et m'attrappe la tête avec une de ses grosses paluches et commence à me raser avec l'autre. Il a la main sûre, il se marre même avec ses potes. Il rase une fois, deux fois, et garde le rasoir pour les finitions. Puis il prend une bouteille et verse une pâte rose dans sa main.

 

-         C'est du gel? Je n'en veux pas, merci.

-         Mais non, mais si!

 

 

Et il me tartine le visage d'une main, et attrappe une autre bouteille de l'autre. Il me balance de l'eau à la figure, avant de prendre un troisième élixir : la solution mentholée. Après cette dernière couche, tout mon visage me brûle comme jamais, mais je suis quand même bien entre ses grosses mains! Et quand ses grosses mains commencent à me ''masser'', le cuir chevelu en me tambourinant sur le crâne, je suis partagé entre la douleur et le rire...

Et vient la finition de la coiffure. Il rase dans les coins et derrière les oreilles, puis il me met de l'eau sur les cheveux pour pouvoir correctement les peigner, sur le côté.

Je sors de là coiffé comme un jeune officier anglais, les joues qui sentent la menthe, et je ne me suis jamais senti aussi propre!!!